Guillaume Daubray-Lacaze doit honorer la commande de 3000 CX-22 à livrer en 90 jours à ses clients japonais. Mais son usine, bien trop petite pour honorer cette commande qui le sauverait de la faillite, doit trouver un terrain pour s'agrandir. Il rend donc visite au Préfet pour obtenir la location d'un terrain voisin. [Annonceur] M. Le Préfet, M. Daubray-Lacaze ! [Daubray-Lacaze] Monsieur le Préfet... [Le préfet] Bonjour, cher ami ! [Gnéhéhéhé] Cher Maître... [Le préfet] Si ça ne vous dérange pas, nous pouvons continuer à jouer tout en parlant ? [Daubray-Lacaze] Absolument, absolument ! [Le préfet joue, puis rate son coup] Ah... [Daubray-Lacaze fayote] Gagné ! [Mmmmh... vous croyez ?] Il est gagné, il a frôlé et il a touché, je l'ai vu ! Voilà... [Le préfet] Ah ! Et, euh... quel bon vent vous amène, Monsieur... Daubray ? [Daubray-Lacaze] Ah ! Alors, voilà, voilà, voilà... Des japonais, d'ENORMES japonais, m'ont fait une commande ferme de 3000 CX-22... [le préfet continue de jouer, passe derrière lui] Pardon... Mmmmh... [Daubray-Lacaze poursuit] Alors, vous connaissez, vous connaissez mon usine, elle est toute petite, il faut donc que je m'agrandisse ! [Le préfet] Et puis, comment ça ? [Daubray-Lacaze] Eh bien, voilà. L'Etat possède... [Il l'empêche de jouer pour le forcer à l'écouter] Raaah, ggggn... [Daubray-Lacaze poursuit] L'Etat possède... L'Etat possède un terrain qui jouxte cette usine... alors, louez-le moi ! [Le préfet] Mmmmh, ce sera difficile, vous n'avez pas très bonne presse, mmmmh... [Daubray-Lacaze] Comment ça, mmmh ? Comment-ça, j'ai mauvaise presse, mmmh... [il marmonne] [Le préfet] Oui, votre super dépollueur pollue tout ! Nous recevons des plaintes... [Le notaire] Et il faut en tenir compte ! [Daubray-Lacaze insiste] Mmmh, mais, j'ai besoin de ce terrain ! [Le préfet] C'est impossible ! [Daubray-Lacaze comprend] Mais alors, c'est non ?! [Le préfet] C'est non ! [Daubray-Lacaze insiste] Un non définitif ?! [Le préfet] Hélas ! [Le notaire propose à Daubray-Lacaze de participer] A vous de jouer ! [Daubray-Lacaze] Bien... [Il prend la queue de billard, puis fait exprès de l'incliner vers la table, ce qui déchire le revêtement] Pfffssschhht ! [Daubray-Lacaze fait comme si de rien n'était] Ooooooh ! Et le point est fait ! Heuu, c'est à moi ! [Sous les yeux inquiets du préfet et du notaire, Daubray-Lacaze poursuit, toujours en inclinant sciemment la queue de billard vers la table] Prrrrsssschhht ! [Le préfet s'énerve] Daubray !! [Il fait comme si de rien n'était] Et de deux ! [Daubray-Lacaze continue] [Prrrrsschhht !] Encore un ! [Daubray-Lacaze se replace de l'autre côté, vise les deux boules, et tout en déchirant une nouvelle fois le revêtement, il frappe un grand coup] Et il est fait ! Nihéhéhéhéhé ! [Il se place à l'autre bout du table, et cette fois-ci, l'inclinaison de la queue de billard le transperce complètement] Ah, excusez-moi... [Il retourne vers les deux hommes, manque de renverser un vase précieux, que le préfet rattrape in extremis] Ah, non, là, ça va pas... [Il se replace de l'autre côté, face au préfet et son vase, et il frappe tellement fort que la boule percute le vase, dont le pied se brise] Oooh, excusez-moi... [Daubray-Lacaze se replace à nouveau, et cette fois, positionne carrément la queue de billard à la verticale. Face au préfet tétanisé, il fait un clin d'oeil, puis transperce la table de nouveau] Mon Dieu ! Ohhh, mon... [Il mime la taille de la queue de billard, puis fait comme s'il voulait réparer son erreur en la retirant, mais pour cela, il monte sur la table et tire brutalement sur la queue de billard pour la retirer] [S'adressant au préfet] Vous n'avez pas une... [il mime le mouvement d'une scie. Le préfet hausse les épaules] [Il insiste et monte à pieds joints sur le billard. En tirant sur la queue de billard, la table se fissure en morceaux] [Il ne se démonte pas, puis prend la queue de billard du préfet pour continuer à jouer. Il se positionne assis sur la table, puis joue. La boule percute le bord du billard, qui tombe. Il accourt de ce côté pour redresser le bord sur la boule, qui rebondit de l'autre côté et touche l'autre boule] Encore un ! [Il prend la craie des mains du préfet] Merci... [Daubray-Lacaze se repositionne, puis avant de jouer, s'adresse au préfet] Monsieur le Préfet, pour le terrain, c'est toujours non ? [Le préfet, d'une voix timide] Non ! [Daubray-Lacaze, le regard insistant] Non ?! [Le préfet, plus vindicatif] Non ! [Daubray-Lacaze se remet en position de jeu, puis, juste avant de frapper, fait un signe "Non" de la tête, au préfet] [Le préfet répond de la même façon] Non ! [Il vise la boule avec la queue, la frappe... et la queue se casse] Aïe... ah bah, c'est à vous de jouer ! |