Guillaume Daubray-Lacaze dirige une usine de produits dépolluants au bord de la faillite. Il travaille sur un très gros projet, tenu secret, qui pourrait sauver son usine, et qu'il doit présenter très prochainement à de très gros clients japonais. Craignant un espionnage industriel, il ne parvient pas à dormir... [Daubray-Lacaze] Bernadette ! Tu dors ? [Bernadette] Oui ! [Daubray-Lacaze entend un bruit de porte qui claque] T'as entendu ?! [Bernadette] Quoi ? [Daubray-Lacaze] Un espion ! J'en suis sûr ! [Il accourt à la fenêtre, et voit de la lumière en bas, ainsi qu'une ombre qui rôde] Ooooh ! Je l'ai vu ! Il cherche mes plans ! On y va ! [Bernadette, résignée] On y va... [Daubray-Lacaze prend un pistolet, Bernadette, une lampe-torche. Ils enfilent leurs pantoufles, et sortent de la chambre] [Daubray-Lacaze suit Bernadette] Allez, vas-y ! [Ils descendent. Bernadette ne sait pas trop où aller] Par là, par là ! [Ils entrent dans la cuisine et dérangent leur chat noir] Miiiiiiiaaaaaaw ! [Bernadette] Oh, c'est Ronron ! [Ils continuent vers les bâtiments industriels où se trouve, entre autres, un énorme four, et y surprennent le rôdeur. Daubray-Lacaze et Bernadette arrivent discrètement derrière lui, puis Daubray-Lacaze le pousse violemment à l'intérieur du four, puis l'enferme] Eeeeeh ! [Daubray-Lacaze jubile en serrant les mâchoires, verrouille la porte, puis allume le four.] J'vais lui dégager les bronches ! [L'inconnu continue de crier, et tambourine contre le hublot de la porte] Eeeeh ! Ouvrez-moi ! EEEEEH ! [Daubray-Lacaze] J'vais l'faire bouillir, le Russe ! [L'inconnu continue de hurler] Eeeh, ouvrez-moi ! C'est... c'est l'Imbécile ! [Bernadette comprend, effarée] Mais c'est pas un Russe ! C'est l'Imbécile ! [Daubray-Lacaze comprend à son tour] HEEEIN ?! [Oui, l'Imbécile] Mais... Oh, mon Dieu... [Il ouvre précipitamment la porte. L'Imbécile suffoque, puis sort enfin du four] Mais qu'est-ce que vous foutez là, vous ?!? [L'Imbécile, le visage rouge] Je... je surveillais... [Bernadette lui tend un vêtement] Couvrez-vous, vous allez attraper un chaud et froid ! [Daubray-Lacaze, toujours sous le choc] Et... et vous n'avez vu personne ?! [L'Imbécile] Bah si, vous, mais... trop tard ! [Bernadette, face à son mari désabusé] Ecoute, il ne faisait qu'exécuter tes ordres, alors ! [Le couple Daubray-Lacaze rejoint sa chambre. Il continue de râler] C'est un crétin, c'est un crétin ! Voilà ! [Bernadette le couche, puis s'empare d'un médicament en bouteille. Daubray-Lacaze proteste] Naaan, j'en veux paaaas ! [Bernadette] Ordre du médecin ! [Daubray-Lacaze] Saliguaud ! [Bernadette] Ooh, beh pourquoi ? [Daubray-Lacaze] Il te fait la cour ! [Bernadette] Ohh, bah non ! [Daubray-Lacaze, toujours bougon] J'te dis qu'si ! [Bernadette] Avale ! [Non !] AVALE ! [Il s'exécute à contrecoeur, puis sa femme repose la cuillère, se couche, et éteint la lumière] [Il rallume la lumière aussitôt] Bernadette ! [Bernadette] Guillaume ! Nous sommes mariés depuis vingt-trois ans ! Tu m'as eue jeune fille, tu m'as gardée femme, je t'admire malgré ton génie, je t'aime, mais maintenant, j'ai sommeil ! DODO ! [Elle éteint la lampe] [Il la rallume de nouveau] J'peux pas dormir ! [Bernadette] Tu n'as qu'à compter tes ouvriers ! [Elle éteint de nouveau la lumière] [Daubray-Lacaze s'exécute] Un ouvrier... deux ouvriers... Trois ouvriers ! Quatre ouvriers ! Cinq ouvriers... |