[Le Professeur Loriébat] Bien, puisque votre parent ne peut pas venir d'emblée à notre époque, faut que notre époque aille à lui... [De Tartas, à part] Tsss... dites, me vient une idée.. si nous lui apprenions à quelle époque nous sommes, subitement, là, d'un seul coup, là, PAM ! Ca ferait des économies ! [Loriébat, catégorique] Ca le tuerait ! [De Tartas fait des mouvements de tête, comme s'il acceptait de prendre le risque] [Edmée comprend les intentions de son mari] Ah non, pas ça ! [De Tartas sursaute] Ouh ! Que... qu'est-ce que j'ai fait ?! Je... j'ai rien dit ! [Edmée] Si ! Vous avez dodeliné de votre grosse tête ! Dans une intention inavouable ! [De Tartas s'énerve] D'abord, chère amie, je n'ai pas une grosse tête ! Ensuite, je n'ai pas dodeliné ! [Loriébat renchérit] Beh si, vous avez une grosse tête, puis vous avez dodeliné ! [De Tartas] Bon alors, admettons que j'aie une grosse tête, mais je n'ai pas dodeliné ! [Loriébat insiste] Ben si, vous avez dodeliné ! [De Tartas n'en peut plus] Mais qu'est-ce que vous appelez "dodeliner" ? [Loriébat] Bah vous avez fait... comme ça ! [il effectue les mêmes mouvements de tête] [De Tartas] Tutututu ! Comme ça ! C'est ça ! Voilà, dodeliner ! Voilà ! Je dodeline ! Je dodeline ! Là, je dodeline ! Alors là, d'accord, oui, mais... j'ai pas dodeliné ! [Edmée, exaspérée] En voilà assez ! Que vous le vouliez ou non, Grand-père viendra vivre avec nous ! [Loriébat] D'ailleurs, nous avons reçu des ordres pour que rien n'arrête l'expérience... des ordres d'en haut ! [De Tartas s'est rendu chez le Secrétaire Général pour contester ces ordres] [De Tartas] Je ne marche pas ! Je ne marche pas ! [Le Secrétaire Général, énervé] Monsieur de Tartas ! [De Tartas, un ton plus bas] Il ne marche pas ! [Le Secrétaire Général poursuit] Qu'est-ce qui fait aujourd'hui la grandeur d'un pays ? [De Tartas] Je m'en fous, voilà ! [Le Secrétaire Général, choqué] Vous n'avez pas le droit ! Ce qui fait la grandeur d'un pays, c'est l'espace ! [De Tartas insiste plus lourdement] JE M'EN FOUS ! [Le Secrétaire Général, exaspéré] Bon, alors là, [il se lève en tapant sur son bureau] je ne vous permets plus ! Ce qui fait aujourd'hui la grandeur d'un pays c'est l'espace ! Et l'espace, sans l'hibernation, ça ne sert à rien ! On va pas se contenter, encore longtemps, de... de Mars, ou de Vénus, il faudra aller plus loin, et plus loin, c'est très loin, les voyages, dureront... un siècle, deux siècles, des millénaires peut-être... Pour les faire, une vie d'homme n'y suffira plus ! Il faudra hiberner les cosmonautes, et l'hibernation, ce sera nous, ce sera vous, de Tartas ! [De Tartas, l'air malicieux] Et si je refuse ?! [Le Secrétaire Général] Et la France ? [Il fait une moue significative] [Le Secrétaire Général s'énerve] Ah là, je vous interdis ! [De Tartas, l'air innocent] Qu'est-ce que j'ai fait ?! [Le Secrétaire Général] Vous avez dit j'm'en fous ! [Ah non !] Vous avez dit j'm'en fous ! [Ah non !] [Le Secrétaire Général conclut] Et d'ailleurs, je vois pas où est le problème, tous les frais, sans exception, seront à la charge de l'Etat !
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