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Pivert, en retard pour le mariage de sa fille, fonce à toute vitesse en voiture pour la rejoindre, aux côtés de Salomon. Pour éviter les bouchons, il double une file ininterrompue de voitures en franchissant la ligne continue.
[Salomon, effrayé] Monsieur ne veut pas que je prenne le volant ?
[Non, la barbe !]
[A contresens, une voiture arrive et klaxonne] MONSIEUR, MONSIEUR ! ATTENTION !
[Pivert] Ah mais, qu'est-ce qu'il fout dans la troisième file ?!!
[Il se rabat d'extrême justesse, et observe la voiture qu'il a manqué de percuter]Vous avez vu, c'est un Anglais ! Un Anglais ! J'les aime pas, moi, les Anglais ! Vous les aimez, vous, les Anglais ?!
[Ben oui !]
[Faisant des grimaces et tics nerveux] Bah moi j'les aime pas !
[Il constate que les deux voitures devant lui sont de nationalité étrangère]Regardez, Salomon !
[Quoi ?!] Regardez ! Un Suisse et un Allemand !
[Eeeet, alors ?]
[Il s'énerve] Nggh, un Suisse et un Allemand ! On est plus en France, ici ! Ngggh !
[Il les double et se rabat derrière une autre voiture]Eh bah voilà, maintenant, on est derrière un Belge ! Un Belge !
[Salomon] Pourquoi, les Belges non plus, vous les aimez pas ?!
[Pivert] Ils nous polluent, les Belges ! Tiens, regardez son pot, c'est un pot Belge, ça, hmmm !
[La voiture pollue fortement]Attendez, j'vais le doubler ! J'vais tripler !
[Il double toute une série de voitures, puis finit par entrer dans le village]

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Une fois arrivé au village en doublant toutes les voitures, il s'arrête au niveau d'une 2CV, conduite par un Français.
[Pivert] Alors là, regardez Salomon, regardez !
[Ben oui ! Quoi ?]
[Pivert] Eh bah, c'est propre, c'est net, c'est silencieux, y'a pas de fumée... eh eh... c'est un Français !
[Il lui fait un geste poli de la main, s'attendant à une réponse courtoise] Monsieur...
[L'homme dans la 2CV] Dis donc, toi ! Tu peux pas faire la queue, comme tout le monde ?! Abruti ! Crétin ! Cocu ! Andouille !
[Pivert] Vous avez entendu, hein ? C'est CA, les Français !

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Pivert aperçoit un mariage... la mariée est Noire. Outré, il en parle au policier qui vient de l'arrêter.
[Pivert] Ca alors ! Vous avez vu la mariée ?!
[Oui...]
[Pivert] Elle est Noire ! Elle est même pas "café au lait", elle est Noire ! Pis lui il est Blanc !
[Et alors ?!]
[Ne comprenant pas sa réaction] Bah, il est Blanc, elle est Noire...

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Pivert découvre avec effarement que son chauffeur, Salomon, est juif.Vous avez vu, Salomon ? Ils ont des voitures, maintenant ! Ils ont des Rolls blanches, les Noirs !En tout cas, c'est pas à Monsieur que ça risquerait d'arriver...
[Quoi donc ?]Que Mademoiselle épouse un Noir...
[Outré] Qu'est-ce que ça veut dire, ça ?!
[Salomon] Que Monsieur est peut-être un peu raciste...
[Sidéré] Raciste ? Moi, RACISTE ? Salomon ! Raciste !
[Il se calme] Enfin, Dieu merci, Antoinette épouse un Français bien blanc... bieeeeeen blanc ! Il est même un peu palôt, vous trouvez pas ? Avec ses p'tits boutons...
[Salomon, sossotant] Et son seveu sur la langue...
[Pivert] Il a un cheveu, mais il est riche ! Riche comme moi, et catholique comme tout le monde !
[Salomon] Pas comme tout le monde, Monsieur ! Parce que moi, par exemple, je suis juif !
[Outré et sans voix] Vous êtes juif ?! Comment, Salomon, vous êtes juif ?! Salomon est juif, oooooooooh !
[Salomon, enjoué] Et mon oncle Jacob, qui arrive de New-York, il est rabbin !
[Pivert, avec un sourire niais] Mais il est pas juif ?!
[Salomon] Bah si !
[Pivert] Mais pas toute votre famille ?!
[Si !]
[Pivert, dépité] Ecoutez, ça fait rien, j'vous garde quand même !

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Nous sommes le vendredi soir. Pivert et Salomon viennent de faire une sortie de route, la voiture est tombée dans un fleuve, avec son bateau sur le toit qui, à la renverse, la maintient hors de l'eau. Ils se débrouillent alors pour tenter de remorquer les véhicules. Pendant que Salomon tire le bateau, Pivert prévient son usine par téléphone.
[Pivert, au téléphone] Je vous ai dit, débrouillez-vous ! Il me faut tout de suite une dépanneuse !
[Salomon, qui tire le bateau, s'énerve] C'est plutôt un remorqueur, qu'il vous faudrait !
[Il tombe dans un trou d'eau]
[Pivert] Allez ! Tirez, mais tirez, vous en foutez pas une rame ! Allô, Allô ! Quoi ?! Une grève ? Eh bah alors, il manquait plus que ça !
[Il explique à Salomon] C'est mon usine qui s'est mise en grève !
[Salomon, exténué] Bah moi aussi j'me mets en grève ! J'en ai marre, marre, marre, marre !
[Pivert se met à le frapper avec son parapluie cassé] Qu'est-ce qu'y dit ? Qu'est-ce qu'y dit ? Qu'est-ce qu'y dit ?
[Ras-le-bol !] Tiens !
[Il reprend sa conversation téléphonique] Allô ! Je leur interdis de faire la grève ! Vous m'entendez ! Non, je vous dis non ! Alors, écoutez-moi... vous faites comme d'habitude, vous promettez tout, et moi je ne donne rien !
[Il aperçoit une voiture] Salomon, une voiture ! Oh !
[Il lâche le téléphone, qui atterit dans le visage de Salomon] Aïe !
[Pivert] Eh, eh, eh, eh, arrêtez-vous, arrêtez-vous, eh, arrêtez-vous, là !
[La voiture passe sans s'arrêter. Les occupants sont en fait Farès, Slimane et ses hommes qui vont vers l'usine de chewing-gum. Il jette son parapluie sur la voiture, mais elle ne s'arrête pas]
[Pivert peste] Voyous, égoïstes, saligauds !

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L'accident a eu lieu un vendredi soir. Salomon ayant avoué sa religion, il démontre sa Foi et tente de prendre congé, le samedi étant son jour de repos religieux.
[Pivert] Dites-moi Salomon, ce soir, vous pouvez peut-être faire une exception ? Je vous donnerai deux sabbats la semaine prochaine !
[Salomon] On voit bien que Monsieur n'est pas au courant des traditions !
[Pivert] Parfaitement ! Je ne suis pas au courant de vos simagrées ! Et j'en suis fier !
[Salomon réplique] Monsieur n'a pas le droit de manger de la viande le vendredi ! Moi, je n'ai pas le droit d'allumer l'éléctricité le samedi ! C'est pas plus bête !
[Pivert, avec véhémence] Si, c'est plus bête !
[Nan, c'est pas plus bête !]
[Il revient à la charge] Si, c'est plus bête !
[Non, c'est pas plus bête !]
[Pivert] Je vous dis que si ! Et puis en voilà assez ! Je vous donne vos huit jours, comme ça vous pourrez faire le sabbat tous les soirs !
[Salomon] Bien Monsieur, comme Monsieur voudra !
[Il mime l'ouverture d'une porte] Allez, sortez !

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Pivert vient de congédier Salomon après que la voiture soit tombée dans un fleuve. Il part donc à pied, seul, chercher du secours.
[Pivert] Saint Antoine de Padoue, faites-moi trouver un dépanneur ! Que je puisse faire réparer mon bateau, ma voiture, et engager un autre chauffeur ! Un catholique, cette fois je vous le promets Saint Antoine, un catholique comme vous, comme moi, comme le bon Dieu !
[Il aperçoit de la lumière au loin] Oh, une lumière ! Merci Saint Antoine !

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Parti seul à pieds chercher de l'aide après avoir congédié Salomon et vu sa voiture tomber dans un fleuve, Pivert se retrouve dans une vieille usine de fabrication de chewing-gum, et surprend des hauts fonctionnaires d'Etat règlant leurs comptes avec un dissident politique, Slimane.
[Slimane] Le peuple est avec moi !
[Farès] Ah oui ?! Mais le pouvoir est au bout du fusil !
[Pivert, en cachette] Mao Tsé-toung !
[Farès] Mohammed Larbi Slimane, en tant que président du tribunal contre-révolutionnaire, je te déclare traître à notre gouvernement.
[Ils s'insultent en arabe]
[Pivert] Mais qu'est-ce que c'est que ces patakweks ?
[...]
[Farès] Parle, Slimane. Et tu as la vie sauve.
[Slimane] La révolution, est comme une bicyclette. Quand elle n'avance pas, elle tombe !
[Pivert] Eddy Merckx !
[Un homme de main, qui se trouve juste derrière le mur où il se cache, lui répond mécaniquement, sans se demander d'où vient cette voix] Non, Che Guevara !

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Pivert, dans l'usine, parvient à trouver un téléphone. Il tente de joindre le 17, mais tombe sur un poste téléphonique interne de l'usine, qui se trouve dans la salle où la scène se déroule. C'est Farès qui répond.
[Farès] Allô ?
[Pivert] Allô, le 17, la police ?
[Oui !]
[Il bafouille] Donnez-moi le commissaire ! Vite, vite !
[Farès comprend qu'il s'agit d'un espion dans l'usine] C'est le commissaire à l'appareil !
[Pivert] M. le Commissaire ! Il faut venir tout de suite à l'usine de chewing-gum "Le Yankee" !
[Le chewing-gum ?]
[Pivert] Oui, le chewing-gum, gn, gn...
[Il imite un bruit de mastication]
[Farès] Euh... qui êtes-vous, Monsieur ?
[Pivert] Victor Pivert, industriel à Paris !
[Farès] Pivert ?
[Pivert] Pivert, pivert, comme un pivert...
[Il imite le bruit d'un pivert]
[Farès] Je vous écoute.
[Pivert] Voilà, M. le Commissaire. J'ai eu un accident de voiture, et je cherchais du secours, quand je suis tombé sur une bande de morricots en train de s'entretuer ! Des morricots avec des figures marron-jaunes, vous savez, gngh... des morricots, quoi !
[Farès] Et, où vous trouvez-vous, en ce moment, M. Pivert ?
[Pivert] Eh bah ici, au bureau, à l'usine ! Je suis dans l'usine, au bureau, à l'usine, là, voilà, elle est là !
[Farès] Surtout, ne bougez pas ! Nous arrivons.
[Il envoie ses hommes de main le chercher]
[Pivert, bafouillant] Très bien, M. le Commissaire... vous êtes bien bon !
[Farès] Mais dites-moi, M. Pivert... ces morricots, vous les avez vus ?
[Pivert, décrivant en fait Farès] Ah, je pense bien ! Et surtout un gros, huileux, il est frisotté avec des petits yeux, tout petits yeux cruels, avec des lunettes noires ! Une vraie tête d'assassin ! Vous comprenez, qu'ils règlent leurs comptes entre eux, très bien, moins y'en aura... mais pas chez nous, M. le Commissaire !
[Farès] Mais où sont-ils ?!
[Pivert] Hé hé, mais ils sont là !
[Il se rend compte qu'ils sont venus le chercher, et prend peur]

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Pivert, otage, tente de raisonner Slimane en lui recommandant de téléphoner à la police. Et ils ont tout deux une vision bien différente de la politique...
[...]
[Pivert] Mais alors, tout le monde est contre vous !
[Slimane] Non, le peuple est avec moi ! Et on ne peut pas mentir éternellement au peuple !
[Pivert] Mais si, on peut ! On peut très bien ! Moi, à mon usine, je lui mens toute la journée, au peuple ! Hé ! Mais il aime qu'on lui mente, le peuple ! Le peuple !
[Slimane] Nous balaierons toute cette pourriture ! Si ce soir, j'arrive à mon pays, demain, je suis Premier Ministre !
[Pivert] Premier Ministre ?! Mais vous savez que je suis très heureux de serrer le revolver d'un Premier Ministre !

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Sa femme l'appelle au téléphone alors qu'il est retenu en otage par Slimane. Il doit justifier de son absence du fait de son enlèvement.
[Il bafouille] Allô ? allô ? c'est vous Germaine ?
[Germaine] Il est 11 heures du matin ! Depuis hier après-midi, je vous guette par la fenêtre entre deux caries ! Où avez-vous passé la nuit ?
[Slimane] Dites-lui que vous partez en week-end avec une femme !
[Pivert] Ah non, pas ça !
[Si !] Ah non, je vous en supplie !
[Slimane] Si, vous prenez l'avion avec moi !
[Pivert] Oh, ça, je ne pourrai pas !
[Si, allez !]
[A contrecoeur]
[Pivert] Bon, allô Germaine ! Voilà, je prends l'avion avec une femme !
[Germaine] Une femme ?! Mais vous êtes fou !
[Pivert] Oui, je suis fou d'elle !
[Germaine] Qu'est-ce qu'elle a de plus que moi ?!
[Pivert] Qu'est-ce qu'elle a de plus que vous ? Oh oh !
[Il décrit Slimane] Elle a des grandes mains poilues... des grands pieds... elle est toute frisée... avec des grosses moustaches !
[Germaine] QUOI ?!?
[Slimane lui reprend le téléphone] Soyez convaincant, il faut qu'elle vous croie !
[Il reprend le téléphone, et répond sincère et enjoué] Oui, eh bien je l'aime parce qu'elle a pas mal au coeur en bateau ! Qu'elle n'a jamais de gras sur la figure, ni de bigoudis sur la tête, ni de baleines dans son soutien-gorge ! Je l'aime, parce qu'elle chante en me grattant le dos pendant des heures en me disant que je suis un athlète, que je suis beau, que je mesure 1 mètre 80 ! Voilà !
[Furieuse, en frappant le téléphone] Mais qui est-ce ?! Comment s'appelle t-elle ?!
[Pivert, bloqué par la question] Comment elle s'appelle ? Eh bah hé, comment elle s'appelle !
[Dites un nom !] Ah oui... euh... ah ! C'est Thérèse le Duc !
[Germaine] Thérèse le Duc ?! Mais elle a 65 ans !
[Pivert] Justement ! Ca fait trente ans qu'elle est amoureuse de moi, qu'elle n'a pas le téléphone, et qu'elle me fout la paix !
[Il raccroche subitement] Vous avez vu ?
[Quoi ?] C'est moi qui ai raccroché !

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Arrêté à un péage, pour échapper à Slimane, Pivert attire l'attention de policiers dans les environs en leur faisant des grimaces.
[Policier] Qu'est-ce que ça veut dire, ça ?! Vos papiers, tout de suite !
[Pivert] Je voyage toujours sans papiers ! D'ailleurs, je n'ai ni permis de conduire, ni carte grise, ni vignette, ni assurance ! Arrêtez-moi !
[Slimane] Ah ça, vous me le paierez cher ! Très cher !
[Arrêtez-moi !]
[Policier] Comment vous appelez-vous ?
[Pivert] Pivert, Victor Pivert, comme l'oiseau !
[Il imite les bruits d'un pivert]

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Pivert, déguisé en Rabbi Jacob, arrive à Paris, devant une foule acclamatrice, qui le prend pour le véritable Jacob.
[L'annonceur tente de calmer la foule] Silence, silence, taisez-vous ! Silence ! Taisez-vous !
[La foule se calme] Bienvenue à toi, Rabbi Jacob ! Ô notre maître vénéré ! Puits de science, luminaire céleste !
[Applaudissements]En souvenir de ce grand jour, accepte ce modeste Schtreimel !
[Applaudissements]
[Pivert répond, avec un accent hébreu, ignorant les coutumes juives] Oh, le beau Schtreimel ! C'est du vison ! Je le mettrai le dimanche !
[La foule explose de rire]
[Pivert s'étonne de leur réaction, ne se rend pas compte de son erreur. Slimane le corrige] Le samedi, pas le dimanche !
[Pivert] Il me dit le dimanche ! C'est pas le dimanche, c'est le samedi !
[La foule rit]

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Alors que Pivert et Slimane, déguisés, défilent devant la foule, Salomon les reconnaît. Il s'adresse à Pivert.
[Salomon] Rabbi Jacob !
[Pivert, avec l'accent] Voui !
[Il le reconnaît, effaré] C'est mon chauffir ! Il m'a reconnu, qu'est-ce que je vais fire ?
[Salomon poursuit] Moi, je n'ai qu'une question à vous poser ! Mon patron m'a flanqué à la porte parce que je refusais de travailler le samedi ! Qu'est-ce que vous feriez à ma place ?
[Pivert, toujours avec l'accent] Demande-lui de te réengager, il te dira voui ! Demande-lui de te augmenter, il te dira voui !
[Salomon] De me doubler ?
[Il te dira voui !]
[Salomon] De me tripler ?
[Le naturel revient] Y... il te dira non !
[La foule rigole. Salomon descend et s'approche de Pivert, s'adresse discrètement à lui]Monsieur ne m'avait pas dit que Monsieur était juif !
[Pivert] Parce qu'hier, je ne l'étais pas, voilà ! Venez, venez... Faut que je vous dise un mot, je vous en supplie, ne dites rien ou je suis perdu ! La police, les marmouches, tout le monde veut ma peau !
[Salomon, étonné] Mais qu'est-ce que Monsieur a fait ?
[Pivert] Rien, Salomon, je suis innocent, je vous le jure ! Il leur fallait un bouc émissaire, le bouc c'est moi ! Je suis un bouc, mêêêê...
[il imite l'animal]
[Il poursuit] Alors, écoutez... vous me cachez, et moi je vous réengage... et je vous donne les fêtes juives, les fêtes catholiques, les fêtes protestantes... plus tous vos sabbats et tous vos dimanches ! Allez !
[Salomon] Et les fêtes musulmanes, vous me les donnez, aussi ?

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Pivert, déguisé en rabbin, se réfugie dans un restaurant parisien pour passer un coup de téléphone chez lui. Mais sa femme a été prise en otage par les hommes de Farès.
[Pivert, énervé] Tu m'écoutes, oui ou non ?
[Germaine, en pleurs] Où es-tu, mon chéri ?
[Pivert] Voilà, je suis caché chez des amis juifs !
[Germaine] Tu as des amis juifs ? Toi ?!
[Pivert] Parfaitement, j'ai des amis juifs ! Qu'est-ce que ça veut dire, ça ?!
[Farès, menaçant] Dites-lui que la police est là, et passez-le moi !
[Germaine] La police est là, et... ils veulent te parler ! Ne... ne quitte pas !
[Farès, reprenant la voix de commissaire qu'il avait employée dans l'usine] Allô, M. Pivert ? C'est le commissaire à l'appareil !
[Pivert] Oh, mais je reconnais votre voix, M. le Commissaire ! Comme je suis content de vous entendre !
[Farès] Et moi donc... où êtes-vous, M. Pivert ?
[Pivert] Ecoutez, je connais les tueurs... Vous allez pouvoir coffrer toute la smala ! Leur chef s'appelle Farès !
[Ah oui ?] Alors, je vous donne son signalement... gros, huileux, frisotté, avec des petits yeux cruels qui passent au travers de ses lunettes noires... là !
[Farès, répétant le discours qu'il lui tenait à l'usine] Une vraie tête d'assassin...
[Pivert] Voilà ! Je suis à l'Etoile de Kiev !
[Le patron du restaurant arrive près de lui. Il fait semblant de mener une autre conversation]Ca l'est eine restaurant, delicatessen, rie des Rosiers numéro vuit ! Vuit ! Vuit !
[Le client] Shalom, Rabbi !
[Shalom, mon fils !]
[Farès répond mécaniquement à son salut] Shalom !
[Pivert] Shalom pas vous, shalom lui ! Raah ! Alors, vous demandez Rabbi Jacob, et Rabbi Jacob... c'est moi !
[Farès] Et Slimane ?! Il est avec vous ?
[Pivert, qui ne se méfie pas] Oui, oui, oui ! On est en train de le marier dehors, avec une rouquine ! Alors...
[Farès] Ne bougez pas, M. Pivert, nous arrivons !

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Pivert, Salomon et Slimane s'enfuient de la synagogue, échappant de justesse à Farès.
[Salomon] J'vais chercher ma moto !
[Slimane] M'enfin, comment Farès a t-il pu savoir qu'on était là ?
[Salomon] Parce que Monsieur lui a tout déballé au téléphone !
[Pivert] C'est au commissaire que j'ai tout dit !
[Salomon] Votre commissaire, c'était Farès !
[Pivert, estomaqué] Ca alors ! C'était Farès ! C'est effarant !

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Farès tient en otage Slimane, Rabbi Jacob et Pivert dans la voiture de ce dernier. Le téléphone sonne, c'est le Ministre qui appelle d'un hélicoptère les surveillant. Farès répond de force.
[Farès] Nggh ! Allô !
[Dans l'hélicoptère] Allô ! La voiture de M. Pivert ? Le Président Slimane est avec vous ?
[Farès, qui n'en croit pas ses oreilles] Le... Président Slimane ?
[Dans l'hélicoptère] Le Ministre veut lui parler !
[Il donne le téléphone, dépité, à Slimane] C'est pour vous... le Ministre...
[Il prend le téléphone rageusement] Arrgh ! Donne ! Allô ?
[Le Ministre] Allô, M. le Président ?
[Slimane] Slimane à l'appareil !
[Le Ministre] Le Conseil de la Révolution, qui a pris le pouvoir dans votre pays, à 13 heures GMT, réclame votre retour de toute urgence !
[Il demande à l'autre personne dans l'hélicoptère] Je lui parle du pétrole ?
[Ce serait déplacé !] Et le Concorde ? On pourrait peut-être lui en caser un !
[Non, pas si vite, vous allez tout gâcher !] Ah bon... il reste les Alouettes... je vais habilement lui glisser une allusion !
[Il reprend sa conversation avec Slimane] Nous venons vous chercher... avec notre Alouette dernier modèle !
[Slimane jubile] J'ai réussi ! J'AI REUSSI !
[Pivert enchérit] NOUS avons réussi, et eux ils ont raté !
[Il leur tape dessus, puis fait du zèle auprès de Slimane] Ohhh, mmm... vous m'êtes reconnaissant, M. le Président ? Mmmh...
[Il lui baise la main] C'est moi qui vous ai sauvé la vie ! Parce que eux, ils vous auraient...
[il imite le bruit d'une mitraillette]
[Farès en pleurs, demande pardon à Slimane. Pivert lui répond] Fallait pas jouer le mauvais chameau !

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Pivert, après toutes ses aventures, arrive enfin à l'église pour assister au mariage de sa fille.
[Encore déguisé en rabbin] Restez, monsieur le curé, restez ! Je suis le père de la mariée !
[Vous, monsieur le Rabbin ?]
[Le père du marié] C'est un scandale, Pivert, un scandale ! Vous me rendrez raison !
[La mère du marié] Vous arrivez avec deux heures de retard ! Et déguisé en quoi ?!
[Il lui répond, en prenant son chapeau en main. Elle est en effet coiffée comme un rabbin] En rabbin, je suis un rabbin comme vous ! Ca, c'est un Schtreimel, ça aussi c'est un Schtreimel !
[Il tire ses couettes et se les envoie dans l'oeil] Ca, c'est des papillotes.
[Ah !] Et ça aussi, c'est des papillotes, ngh !
[Il lui fait la même chose]
[Germaine arrive à toute vitesse en voiture, klaxonnant] On est arrivés !
[Mais c'est ma femme !]
[Antoinette] Maman, arrête-toi !
[Salomon] Madame ne veut pas que je prenne le volant ?
[Germaine] Oh, j'peux pas, Salomon, y'a plus de freins !

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Germaine ne pouvant pas arrêter la voiture, elle provoque un accident. Le bateau de Pivert, qui se trouve sur le toit, tombe et se fend en deux devant la foule hilare.
[Pivert] Mon bateau !
[S'approchant de Germaine] Vous l'avez fait exprès, hein ?!
[Il lui prend son chapeau] Mon chapeau !
[Pivert] Mon bateau, brlbrlbrlbrlbrl... votre chapeau...
[il le déchire en deux]

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Alors que Slimane, en tant que nouveau président de son pays, est accueilli par le Ministre, il se fait arrêter par la police, qui le croit toujours terrorriste.
[Le Ministre] Au nom des liens qui unissent nos deux pays, je suis heureux d'être le premier à v...
[Le commissaire Andréani le menotte] Slimane, au nom de la loi, je vous arrête !
[Moi ?!]
[Pivert] Alors là, vous êtes en train de faire une gaffe, mais une gaffe... ah ah, vous allez voir !
[Andréani] Tenez, bah on va voir !
[Il s'approche] Tout va bien, monsieur le Ministre, je les ai cravatés en douceur !
[Le Ministre] Voulez-vous libérer ces deux hommes, imbécile !
[Hébété] Bien, monsieur le Ministre, je...
[Confus] M. le Président...
[mon cher Ministre !] Excusez-nous !
[Non, ce n'est rien !]
[Pivert nargue Andréani] Merci monsieur l'agent !
[Monsieur l'agent ?!] Parce que demain...
[il imite le bruit d'un sifflet de police]